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Publié le par Dazman


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Arrivé au carrefour, les cris deviennent audibles et me consternent. J’entends ma gentille et si calme  marchande d’œufs injurier une de ses clientes dont la petite fille dans sa poussette hurle également comme une furie. C’est compréhensible vu qu’elle a reçu un plateau d’une vingtaine d’œufs sur la tête et que l’omelette improvisée dégouline le long de son corps. Les fruits et légumes du marchand voisin sont répandus sur le sol comme une gigantesque salade-macédoine qui me rappelle l’état du marché Notre-Dame de Versailles où j’étais allé faire les courses après avoir slalomé autour des arbres répandus sur la route après la tempête du 26 décembre 1999.

 A la manière d’une célèbre scène d’Astérix, le marchand de poissons tient une truite par la queue et semble très énervé par un vieux client qui lui parle peut-être de la fraicheur de sa marchandise. Je m’approche prudemment et interroge un des vendeurs de fruits et légumes avec lequel ma fille avait travaillé quand elle avait besoin de se faire un petit pécule pour partir au Japon. Il m’explique que cela a commencé un peu avant 6h du matin quand son chef l’a pris à partie violemment pendant qu’il disposait les produits sur les étalages. Il me dit avoir appelé le 112 avec son téléphone portable vers 7h30 et être surpris de ne voir qu’aucune force de police ne soit encore intervenue sur place malgré plusieurs rappels et alors qu’il est presque 9h30.

Autour de nous, au fur et à mesure de l’arrivée des clients, les altercations se multiplient et je constate que ce sont souvent des personnes âgées, des jeunes femmes ou des enfants qui en sont les acteurs. Tous ceux qui essaient de les calmer sont injuriés, repoussés violemment et menacés de coups de poing et de pied et se retirent rapidement de ce combat singulier. Comme les autres personnes avec qui je discute tranquillement à la périphérie du marché,  je  ne ressens aucune animosité particulière et ne comprends pas ce qui arrive à tous ces gens. Pourquoi ont-ils tant de haine ?

Les discussions se poursuivent entre nous et nous décidons de quadriller le marché pour éviter que les agités n’en sortent et soient heurtées par un véhicule.  Je cogite un peu et une théorie commence à germer dans mon esprit. Je m’approche de la marchande d’œufs et je lui demande si elle a été vaccinée l’hiver dernier…

 

Publié dans Hain1

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N
<br /> Très sympa avec les photos !<br /> <br /> <br />
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