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Publié le par Dazman

DSC01112a.JPGDSC01135.JPGDSC01133.JPGDSC01128.JPGDSC01126.JPGDSC01127.JPG    

Comme d’habitude, je me suis réveillé de bonne heure. Après l’orage d’hier soir, le soleil est réapparu ce matin. Il est 7h en ce samedi 19 juin 2010 quand je prends mon petit café et ma tartine avec du miel. Je me lave vite fait, j’enfile ma tenue et en route pour un petit jogging. Cette année j’ai fait l’impasse sur le Marathon de Paris, mais je compte de nouveau battre mon record sur Paris-Versailles comme l’année dernière : c’est ma course préférée que j’ai fait une dizaine de fois en trente ans et qui arrive à un kilomètre de chez moi depuis que j’ai déménagé il y a six ans. Depuis 10 ans, je fais de plus en plus de course à pied pour conserver la forme et perdre le poids amassé dès que je me laisse aller, comme pendant les fêtes de fin d’année. Pour mon deuxième Marathon, celui de Paris en 2008 parcouru en 3h51, j’ai perdu 10 kilos et retrouvé le poids que je faisais quand j’ai commencé à travailler il y a trente ans.

 Je sors de chez moi, je monte jusqu’au camping « Huttopia » où je fais quelques étirements. L’orage a fait dévaler de la terre sur la route et le sol est jonché de branchages. Une bonne montée dans la forêt et me voilà aux abords des zones pavillonnaires  de Vélizy. Je ne rencontre qu’un écureuil qui grimpe dans son arbre dès que je m’approche. Je prends un petit sentier qui serpente près des maisons. Le sol est bien meuble et les virages et les creux et bosses font bien travailler mes articulations. J’ai repris un entrainement régulier depuis Pâques et les jambes, comme le souffle, suivent bien ce matin. Mon check-up a montré que j’avais un cœur parfait et une bonne condition physique.

 Mon attention est soudain attirée par des cris qui proviennent d’une maison sur ma gauche. Un homme et une femme s’engueulent de façon très violente mais je ne comprends pas grand-chose à cette dispute matinale à cause de l’éloignement et des murs de leur maison.  Mes pas me portent vite hors de portée de ce lieu de discorde mais voilà que d’autres éclats de voix résonnent à mes oreilles. Surpris par cette coïncidence, je ralentis puis m’arrête complètement car là, je comprends tout ce qui se dit et je n’en reviens pas. Une femme qui semble assez âgée et qui a dû beaucoup fumer insulte son compagnon avec une rage incroyable. Elle le traite d’incapable et de tas de grossièretés que je ne peux relater ici. Elle lui dit qu’elle ne veut plus être sa bonne, qu’il peut se faire son petit déjeuner tout seul  et se le mettre où vous savez… L’homme n’y va pas de main morte non plus et leurs quarante ans de mariage volent en éclats avec quelques détails croustillants sur leur vie de couple mais aussi sur ses ébats extraconjugaux. Je ne sais pas s’il faut que j’en rigole ou s’il faut que j’aie de la compassion pour ce couple au comportement si étrange.

Je décide de reprendre ma course et de m’éloigner de ce torrent de boue qui devient difficile à supporter. J’espère tout de même que cette dispute se terminera bien vite et qu’ils n’en viendront pas aux mains. Tout cela me rappelle soudain les parties de belote ou mes grands-parents  s’injuriaient en yiddish avec des expressions comme « que la peau te pourrisse sur les os »  ou «gaï kaken» pour laquelle vous n’avez pas besoin de traduction. Je retourne vers l’A86 en essayant de trouver une explication à ces deux événements troublants. Avec les efforts et les difficultés du terrain, je  suis obligé de me concentrer sur ma course pour ne pas chuter. Comme à mon habitude, je fais travailler mon cœur à fond en faisant quatre côtes d’environ 500 mètres avec un fort dénivelé. Au bout d’une heure de course, je rentre à la maison et mon voisinage semble calme même s’il me semble entendre quelque chose au loin.

 Chez moi aussi tout est calme, ma femme et mes enfants dorment encore. Je bois un grand verre de jus d’orange et je me repose une demi-heure avant de prendre ma douche. Je prends un café avec mon épouse qui s’est enfin réveillée et je lui raconte ce que j’ai entendu ce matin. Je m’habille et je pars au marché de Porchefontaine tout proche car nous avons des invités ce soir.  C’est moi qui fait les courses et je connais bien la plupart des commerçants habituels. Arrivé devant la place, je suis de nouveau surpris par des éclats de voix, puis atterré par le spectacle qui s’offre à moi. 

Publié dans Hain1

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L
<br /> bravo pour ces lignes... vivement la suite !<br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Merci pour ces encouragements<br /> <br /> <br /> La suite est prête et pleine de surprises <br /> <br /> <br /> <br />